- CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
En 2008, pour la première fois dans l’histoire, la population urbaine a dépassé la population rurale à l’échelle mondiale et près de 75 % des citadins vivent dans les pays en développement. Côté pile, les économistes reconnaissent qu’une bonne gestion de l’urbanisation permet de stimuler la croissance et d’améliorer la qualité de vie. Côté face, une urbanisation mal gérée peut non seulement freiner le développement, mais aussi favoriser l’expansion des bidonvilles, où vit déjà un citadin sur trois selon l’ONU.
L’International Housing Coalition relève que, dans plusieurs villes d’Afrique, moins de 10 % de lab population habite des quartiers viables et des logements décents. Les statistiques de l’ONU-Habitat sont révélatrices : actuellement, en Afrique sub-saharienne, 71,8% des habitants vivent dans des bidonvilles, soit la plus forte proportion dans le monde. D’après les projections, la population urbaine de la région devrait plus que doubler pour atteindre 760 millions d’ici 2030. Dans l’évolution sociopolitique actuelle, beaucoup d’indicateurs sont réunis pour dire que la question de l’habitat doit être une préoccupation majeure pour les autorités municipales. Au Burkina Faso, pays enclavé disposant de ressources limitées et soumis à des conditions climatiques extrêmes, les habitations sont pour la plupart construites à partir de matériaux locaux. En effet, 69,4 % des habitations ont leurs murs en terre crue et 13,8 % en dur. La grande majorité des ménages se trouve confrontée au coût très élevé des matériaux de construction (ciment, fer, tôles, agrégats…) dont le marché intérieur est dominé par quelques gros importateurs. La population reste sceptique quant à la résistance et à la durabilité des constructions en terre. Le « local », contrairement à « l’importé », a, au Burkina Faso, bien souvent un sens plutôt négatif. Pour cette raison, les maisons d’habitations burkinabés de moyen standing sont actuellement réalisées en blocs de béton avec une toiture en tôles, ce qui constitue une ineptie, tant d’un point de vue esthétique que thermique. Dans la pratique, la majorité de ces maisons “en dur” ne voient pas 50 ans, alors qu’une villa construite en terre crue selon les normes et les règles de l’art résisterait largement au-delà.
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